Un retour plutôt décevant...

Le soleil commençait à se coucher lorsque Laurelin sortit du village elfe. Sa discutions avec le reine Veïa se fit longue. Elle avait le sentiment d'avoir tissé des liens avec elle. Cependant, Jorn avait dit vrai. La grande marquise n'avait pas osé poser des questions d'ordre personnelles. Qui ne risque rien n'a rien. C'était peut-être mieux ainsi. Et puis, les mots de Jorn lui revint en tête. "Cet homme, derrière vous, est la réponse à l'une de vos questions..." Tougi Askary... L'elfe qui s'était proposé pour l'a raccompagner l'a sortit de ses songeries.

- Puis-je vous aidez ?

Laurelin lui sourit.

- Vous êtes bien le seul à me le proposer...

- Croyez-moi que après votre discours, bien des gens ont changé d'opinion...

L'elfe dit ses mots en portant une main à la taille de Laurelin. Elle ne pu s'empêcher de rougir. La Marquise entoura de son bras opposé le cou de l'elfe. La marche se fit plus facile pour la jeune femme. Après quelques minutes, un bruit de cascade attira l'attention de Laurelin. Elle s'arrêta. La nuit était tombée. Le miroitement de la lune sur les chutes lui offrit un spectacle tout simplement magnifique. Elle cru apercevoir au loin la silhouette de Jorn. Il était avec une autre personne. Ne souhaitant pas le déranger, elle continua d'avancer. " Tu as retenu ma curiosité, Harpe d'Or... " Ils arrivèrent à l'endroit où Laurelin avait attendu. Elle se sépara de l'elfe, et lui demanda:

- Quel est votre nom?

- Jayden, mademoiselle.

- Je m'en souviendrais.

Le jeune homme se retira en souriant. Laurelin s'assit de nouveau à l'endroit où elle avait fait la rencontre des deux hommes. Sa garde personnelle arrivera dans peu de temps. Puis qu'il était impossible de lire dans ce noir, elle commença à chanter une berceuse en une langue ancienne. Sa voix était calme et mélodieuse. Envoutante.

Ils arrivèrent enfin dans la clairière où Jorn avait rencontré Laurelin et Tougi. Celle ci était assise dans l'herbe et semblait attendre. Mais attendre qui? Peut être eux, peut être un ami... peut être même la mort... Qui peut bien savoir? En ces terres troublées, l'avenir est aussi incertain et changeant que la pluie...
Il avança vers Laurelin, silencieusement et lui toucha l'épaule...
Sans un mot, il s'assied à côté d'elle et regarde San qui arrive... Puis il observe Laurelin...

L'arrivée des deux personnages n'étonna pas la jeune marquise. Elle savait qu'elle avait quelque chose à accomplir avec eux...

Laurelin attendait patiemment sa garde personnelle pour leur expliquer ses plans. Elle avait la ferme intention de partir pour le royaume de Déana, au château du Haut Grand Roi de ces terres. Le moins de personnes au courant simplifierait la tâche. Après quelques minutes de silence, on aperçu au loin des ombres. Les bruits de sabots se rapprochèrent, jusqu'à être à trois mètres de la noble, de l'homme étrange et de l'elfe. Laurelin se releva en gémissant. Elle boita jusqu'au premier chevalier. Celui-ci descendit prestement de sa monture et aida la jeune femme à se tenir debout.

- Sir Harldris, je ne retourne pas chez moi ce soir...

- On l'avait bien deviné, madame.

La jeune femme sourit. Un autre chevalier s'approcha d'elle, les rennes d'un cheval en main. On y avait attaché deux sacs à la selle. Dans l'un d'eux, on pouvait voir dépasser le manche de son luth.

- Merci beaucoup...

Elle se retourna alors vers les deux étrangers.

- Je me dirige au château du Grand Leronail. Souhaitez-vous m'accompagner?

Jorn hésita. Il ne savais si son destin étais lié au leur. Certes il les avais guidé, car il savait qu'il devais le faire. Mais ça? Suivre quelqu'un aveuglement? Ne plus suivre le son du vent? Si il la suivais, ce serais pour lui comme être privé de liberté...
Il étais toujours assis. Il sentais le regard de Laurelin et de San posé sur lui, en attente de sa réponse. Il ferma les yeux. Le vent soufflait peu dans cette clairière. Les mots lui venaient instantanément, soufflés par le zéphyr... comme d'habitude.

"Je vous suivrais, car tel est mon destin...
Mais je n'accepterais pas que ma liberté soit entravée.
Il me faut suivre mes desseins...
Ainsi, quand je le voudrais je serais libéré..."

Il ouvris les yeux, souris. il était libre... Il l'avais toujours été et il le serais toujours. Lui seul pouvait prendre pleinement conscience de la puissance et d la vérité de l'expression "libre comme le vent". Il étais heureux.
Il siffla. Il n'y eut rien. Puis au bout de quelques minutes, un magnifique cheval noir comme la nuit apparut. Jorn monta sur son dos, à cru. Il attendais le signal de départ.... Vers une nouvelle aventure où le vent souffleras toujours plus fort....